Sans blague, c'est mon blog

Rechercher dans ce blog

samedi 10 octobre 2009

Est ce que nos téléphones portables méritent tout ça ?

"because you worth it". Vous connaissez la pub.
Je suis comme tout le monde : mon téléphone, j'en parle plus que si je possédais un ampli Mc Intosh. Même s'il faut reconnaître que les amplis Mc Intosh, personne ne sait ce que c'est.

Mais nos portables en valent ils la peine ?

C'est pas comme les voitures. C'est plus compliqué. Parce que les voitures, c'est simple : il y a deux sortes de voitures, et puis c'est tout. Les voitures pour se déplacer d'un point à un autre de façon sûre et cohérente, et les voitures pour le plaisir, pour le rêve, pour frimer, pour le fun, pour le statut social, appelez ça comme vous voulez, ça revient au même. Et bien entendu, les voitures pour le fun peuvent aussi aller d'un point à un autre en toute sécurité, mais elles s'en foutent d'être cohérentes.

Il n'y a pas deux sortes de téléphones : d'un coté les téléphones pour téléphoner et rien que ça, et de l'autre les téléphones pour le fun. Déjà il y a aussi les téléphones pour travailler, les téléphones pour garder le contact, les téléphones pour se documenter.

Il y a des téléphones exclusivement fonctionnels, dont le coté fun est soigneusement gommé. Mais ils prennent des photos, ils lisent les MP3, ils envoient des textos. C'est pas du fun, ça ?

J'ai entendu des gens remarquablement intelligents défendre leurs iPhone bec et ongle, parce qu'il est attaqué de toutes parts. Je ne pensais pas qu'ils développeraient une relation affective avec l'objet.

J'ai envie que les fabricants installent un thermomètre dans les téléphones. Je trouve ça cool de pouvoir lire la température de là ou je suis. Je trouve ça plus utile que l'indicateur de qualité de réception. Personne ne le regarde de toutes façons : ou ça passe, ou ça passe pas, ou c'est coupé, c'est pas bien compliqué.
Et j'ai besoin d'une fonction pour mettre mon téléphone sur silence de telle heure à telle heure. Parce que sinon, après avoir vu un film ou après le dentiste, j'oublie de le remettre sur normal, et je rate des appels.

"C'est fait pour ça les apps", me dit un copain l'autre jour. C'est vrai qu'il y a des apps. Ca me rappelle une interview très ancienne de Steve Job. Il disait, en parlant de son associé et cofondateur d'Apple, Steve Wozniak : "je ne connais personne qui soit capable aussi bien que lui de décider si une fonction doit être implémentée en hardware ou en software. Le réglage du volume, par exemple. Faut il le faire avec un bouton, ou avec un curseur qui se bouge avec la souris? Voilà à quoi Steve Wozniak sait répondre à la perfection."




Dans le genre hardware vs software, le débat tourne autour du clavier. Je n'ai jamais accepté les programmes d'écriture virtuelle qui t'obligent à sortir le stylet et de faire des signes Kabbalistiques pour écrire "OK pour 19:30 devant la station de métro Strasbourg St Denis". Alors j'ai transpiré pour trouver des appareils avec des claviers, et qui rentrent dans la poche de mon blue jean. On aurait dit, et encore jusqu'à aujourd'hui, que les fabricants ne veulent faire que des appareils sans clavier, tandis que tout le monde adorerait un vrai clavier en dur, comme sur mon Nokia E71, ou sur les BlackBerry (ies?)

Je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais acheté d'iPhone. Tout le monde m'a dit que j'adorerais. Le 3GS permet même de tourner le clavier en landscape pour qu'il soit plus grand. Il n'empêche, le vrai clavier permet de taper plus vite et avec moins de fautes de frappe. Je ne sais pas pourquoi. Et pourtant, avant de poser les doigts dessus, les touches d'un E71, elles paraissent microscopiques. C'est compter sans leur forme si particulière qui fait qu'on ne rate jamais la bonne touche, et qu'on ne tape jamais sur la touche d'à coté. Me demandez pas comment.

Quand on est âgé, on veut un téléphone avec des gros chiffres et des grosses touches, et pas de fonctions. Le papy boom n'a pas encore bien pris en compte les besoins des séniors, donc les fabricants sont trop occupés à sortir des fun phones tous les six mois. C'est pas malin.

Au Japon, les téléphones servent de porte monnaie : plus besoin de carte de crédit, pas besoin d'argent dans les poches.

Dans les manifestations parisiennes, des bandes de jeunes arabes sèment la terreur, et volent les mobiles. Il serait peut être temps que les fabricants mettent un outil d'identification biométrique. Plus de vol de portables.

Mais pour revenir à la remarque de mon ami. Qu'est ce qui devrait appartenir au monde des apps, qu'est ce qui devrait se trouver pré-installé ? La réponse naturelle, c'est que les fonctions que la majorité des utilisateurs demandent sont celles qui viennent avec l'appareil. Le reste, c'est du sur mesure, de l'adaptation.

Si c'était si simple. Parce que je ne suis pas sûr que la majorité des utilisateurs aient besoin de lire des codes barres avec l'appareil photo du E71. Ou de son walkie talkie. Ou de se connecter par USB, Wifi, Bluetooth, ET par infra rouge.

En revanche, pour Skype, il faut télécharger une appli - qui ne marchent pas bien.

Mais je peux me tromper.

Est ce que nos mobiles méritent tout ce buzz ?
Selon moi, oui, mais pas pour les raisons qu'on croit.

Je fais partie de la génération qui a connu les premiers téléphones non connectés à la maison. Ils étaient installés dans les voitures. Il fallait une relation politique haut placé pour en avoir un. Ma note de téléphone était de 1000€ par mois. Sans compter que je l'ai payé, à l'époque 10.000€.

Alors naturellement, je n'ai pas eu de difficulté psychologique à acheter le premier téléphone portable du marché. Il devait peser 2kg. Une petite valise. Le mien était le Mitsubishi parce qu'il était mignon. Il valait 3.000€, et il n'y avait plus de numérus clausus pour avoir une ligne.


Vous me croirez si pour moi, la révolution est arrivée avec le premier vrai portable, le Motorolla en forme de banane. C'était le premier.


Après, la taille à rapidement réduit, pour arriver à peu près à ce qu'on connait aujourd'hui, les fonctions en moins. Quand j'ai acheté mon premier Motorolla pliable, le StarTac, c'était déjà presque un Rzr.

Cela me permet de considérer les mobiles avec un peu de recul. Le sensationnel et le sublime, pour moi, c'est du très bien et du très intéressant.

Quand mon cousin qui a 25 ans me wouah! et me ohhh! au sujet de son trop cool! iPhone, je comprends que même s'il est né avec un portable dans la main, les mobiles sont encore magiques pour lui. Ma fille ainée parlait avec sa grand mère au téléphone, alors qu'on descendait le Santa Monica Boulevard en voiture en direction de la mer. Cétait naturel pour elle de parler avec sa grand mère restée à Paris. C'était en 1986 et les portables existaient à peine. J'étais émerveillé de son naturel.

Je suppose que l'évolution de l'espèce humaine ne suit pas forcément la vitesse de ses inventions.

J'ai eu un très grand frisson dans le dos lorsque j'ai reçu mon premier fax. Mon meilleur ami était au bout du fil avec moi, de Los Angeles. Quand j'ai reçu à Paris la feuille avec les mots écrits juste à l'instant de sa main, ça m'a fait frissonner.

On ne frissonne pas pour les mobiles, on bave.

Mes autres articles

compteur pour blog